Association de solidarité internationale, Charleval-Andelle-Massili s'investit depuis octobre 1997 dans le développement économique, sanitaire et scolaire du petit village rural du Burkina faso, du nom de Kinsi.

mercredi 19 septembre 2012

Mardi : premières démarches

Après la visite très positive du village hier, il est désormais temps de commencer à mener nos premières démarches et achats. Nous avons donc commencé par aller changer de l'argent à la banque, pour l'association et à titre personnel.

Puis nous sommes allés directement voir les grossistes libanais qui vendent des fournitures scolaires, afin d'obtenir les tarifs pour l'ensemble de la liste de matériel que les enseignants nous ont donné. Puis, nous avons pris le temps de calculer les prix et donc de nous assurer que nous aurions les moyens de payer tout ce qui nous a été demandé. Et il se trouve que qu'il nous restera même après cela un petit budget complémentaire. Nous procéderons certainement à l'achat définitif vendredi, et nous prendrons livraison des fournitures avant de partir au village.
Nous avons ensuite fait imprimer, en format A4, deux photos de groupe des villageois, afin de leur en faire cadeau à notre prochaine visite.
Salif nous a ensuite proposé de nous renseigner pour acheter un fer à repasser à charbon, mais apparemment les tarifs sont exhorbitants, et Salif nous dit qu'il peut en acheter un quatre fois moins cher près de chez lui. Nous avons cependant acheté un ensemble de plusieurs paires de ciseaux de toutes tailles pour la couturière.

Puis nous sommes allés nous renseigner pour les tuyaux destinés aux maraîchers. Salif nous a conseillé d'aller dans un magasin sérieux qu'il connaît, là encore tenu par des libanais. Et il apparaît rapidement que nous manquons d'informations sur le type, la quantité, ... du matériel que nous voulons. Nous avons cependant obtenu des tarifs unitaires (qui nous semblent horriblement chers) pour des tuyaux de PVC de 6 m de long, sur 6 cm de diamètre : entre 20 et 25 euro !
sachant qu'il en faudrait au moins 30 ou 40, et ça sans oublier la livraison, et tout le matériel annexe (joints, ...). Nous pensons dès lors repousser l'achat et prendre conseil auprès de l'agronome avec lequel nous avons rendez-vous en fin d'après midi.

Nous décidons ensuite d'aller manger, dans un maquis fort sympathique, celui de la "maison du peuple".

Puis, ragaillardis par un bon repas, nous décidons de passer à l'aéroport pour nous renseigner sur les tarifs d'envoi de fret. En effet, cela permettrait d'envoyer des colis lourds, fragiles ou volumineux, que nous ne pourrions pas emporter avec nous sans cela. Nous avons pu obtenir seulement les tarifs de Brussel Airlines mais cela nous donne déjà un bon aperçu : il faut compter 2724 FCFA par kilo (environ 4 €) pour des colis ne dépassant pas les 75 kilos. Salif, par ailleurs, connaît un artisan qui envoie régulièrement des colis, il va le contacter et lui demander des renseignements sur les tarifs, et les démarches (déclarations douanières, ...).

Nous nous arrêtons ensuite dans une boutique de récipients en plastique pour acheter quelques bassines très colorées destinées à être revendues en France, avant d'aller à notre rendez-vous avec M. Yanogo, agronome du CEAS Albert Schweitzer. Mais malheureusement un violent orage nous contraint à nous réfugier dans un maquis, et il faudra attendre une bonne heure que l'averse passe. Heureusement nous avons pu prévenir M. Yanogo de notre retard, et cela ne l'a pas dérangé.

Et cette première prise de contact s'est révélée particulièrement intéressante, en particulier parce que M. Yanogo estime que notre démarche est vraiment la bonne, et il a semblé très intéressé pour nous soutenir.
Selon lui, les choses sont assez claires : le problème n'est pas la technique, car elle est facile à assimiler. Non, le problème, c'est le facteur "humain". La peur du changement, les coutumes, la routine, ... doivent d'abord être appréhendées avant toute intervention. Comprendre le contexte, les pratiques, et donc ... discuter les villageois.
Il nous a donc proposé, avant même qu'on lui demande, de mener un diagnostic au sein du village, diagnostic qui consistera effectivement en un état des lieux (disposition des parcelles, type de cultures, gestion de l'eau, ...) mais aussi et surtout une longue discussion avec les villageois.
Cet organisme semble vraiment chercher à mettre en application le concept même de "développement durable", qui s'appuie sur 3 piliers : l'économie, l'écologie, et le Social. On ne peut pas parler d'écologie sans tenir compte des facteurs économiques, ou sociaux, et  c'est le fragile équilibre entre ces trois piliers, et lui seul, qui garantit aux populations une vie saine et respectueuse de l'environnement.

Cependant, il est très pris et ne pourra pas mener ce diagnostic avant notre départ. Je l'ai rassuré sur ce sujet : dans la mesure où une deuxième mission a lieu en janvier, il peut bien évidemment s'organiser d'ici là librement en fonction de ses disponibilités. Et à mon sens c'est même peut-être préférable, car la parole sera peut-être plus libre et sincère hors de notre présence. M. Yanogo s'est donc engagé à mener cet "audit" au mois d'octobre, et à nous faire un compte rendu en retour. Et de toute façon, il sera accompagné par Salif, qui représentera les villageois.
M. Yanogo  nous a ensuite appris que la fameuse "pompe à pieds" que les villageois nous ont demandé n'est autre qu'une contrefaçon de mauvaise qualité de la pompe inventée par son service. Et en effet, la pompe qu'il nous a montré semble bien plus solide, et puissante, que celle vue au village. 
Pour finir, il nous a emmené dans la boutique du CEAS, où les produits des producteurs qu'ils ont aidé sont vendus, et nous a fait cadeau de deux bouteilles de Miel.
Nicolas et moi en avons profité pour acheter des savons au karité, et un produit que nous avons hâte de goûter, à savoir le vinaigre de mangue. Nous avons par ailleurs également imaginé tous les deux la possibilité, à moyen terme, si le partenariat se concrétise, de proposer la farine Bamisa à la vente dans la boutique du CEAS... ce qui serait une vitrine exceptionnelle pour les femmes, et Kinsi !

Nous sommes ensuite rentrés pour ranger toutes nos affaires, et avons dîner dans un maquis qu'Alain, notre hôte, nous avait conseillé.

Demain, nous allons nous concentrer sur le moulin à mil, afin de continuer à collecter des prix, et se renseigner sur le coût de la livraison. Nous retournerons également au village d'artisanat de Salif pour, cette fois, y photographier ce qui nous intéresse, et acheter quelques objets repérés, et mis de côté dimanche.

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