Par expérience, le repérage de l’artisanat va nous prendre
beaucoup de temps, nous n’avons donc pas prévu un planning très chargé. Mais
comme souvent, tout ne s’est pas déroulé comme prévu et au final nous avons
plutôt bien avancé.
Nous avons commencé dès le départ du logement, puisque Salif
nous a conduit dans un magasin de semences situé juste à côté. Là, nous avons
relevé les tarifs, plutôt intéressants, des semences de tomates, oignons et
soja. En fonction de notre budget, nous allons peut-être pouvoir en acheter un
peu.
Nous enchaînons ensuite avec le vendeur des barriques, pour
lui signaler que nous passerons acheter et emporter les barriques dimanche dans
la mâtinée.
Plus loin, nous nous arrêtons pour nous renseigner sur le
tarif d’un tabouret en bois pour la couturière ; mais il semble que les
tabourets hauts ne se font que sur demande. Salif se renseignera donc auprès
d’un ami menuisier.
Nous en profitons pour nous renseigner sur les tarifs de la
bâche demandée par les femmes pour servir d’auvent lors de la préparation de la
farine. Mais les tarifs sont trop élevés, nous n’en achèteront pas.
Nous filons ensuite à la Poste, pour que Vanessa puisse envoyer ses cartes
postales ; là, Tristan en a profité pour appeler le Maire de Dapélogo,
Marc Zoungrana, pour prendre un rendez-vous avec lui. Celui-ci a proposé de le
rejoindre directement. Nous passons cependant au bureau de change (juste à côté
de la Poste)
pour obtenir de quoi payer les fournitures scolaires avant de prendre un taxi
pour aller voir le Maire.
Celui-ci, très occupé entre son poste d’élu et celui de chef
d’entreprise (il dirige un commerce d’import export de matériel médical), n’a
que quelques minutes à nous accorder. Il était cependant important de lui
rediscuter du projet de farine, et de lui soumettre la proposition de faire de
kinsi un village pilote pour le développement de la technique de la voûte
nubienne sur le territoire de la commune.
Mais là, si le maire soutient fortement le projet de farine,
il s’est montré beaucoup plus réticent à l’idée du développement de la voûte
nubienne. « On ne va quand même pas revenir 50 ans en arrière »,
« ce qui m’intéresse c’est le développement d’activités économiques »,
etc…
Bon, tant pis. On aura essayé. Apparemment, là encore il
faudra développer un argumentaire bien convaincant, et pour cela Boubacar le
fera sans doute mieux que nous. Il a cependant quand même accepté que je lui
fasse parvenir les documents, mais sans grande conviction.
Après, il était occupé et n’était apparemment pas d’humeur à
se pencher sur les projet d’une mini asso comme la nôtre.
Il faut aussi savoir que le projet de bâtiment en voûte
nubienne actuellement en cours de construction à Dapélogo, qui n’est pas du
tout géré par Boubacar et les équipes de la voûte nubienne, semble avoir laissé
une mauvaise image du projet au Maire.
Enfin, le Maire nous a annoncé que les fournitures scolaires
de l’Etat devraient être livrées la semaine prochaine, et donc qu’il ne sera
pas nécessaire d’en financer. Mais ce n’est pas l’avis de Salif, comme il nous
l’a confié une fois sorti du bureau et en route pour aller voir sa boutique …
selon lui, il vaudrait mieux quand même financer quelques cahiers, car rien ne
dit que les fournitures seront réellement livrées en temps et en heure.
Nous décidons de suivre son conseil et révisons à la baisse
les demandes du directeur, en choisissant de ne financer qu’un seul cahier par
enfant (au lieu de 2, voire 3 ou 4 selon les classes).
Nous financerons par contre sans doute un dictionnaire,
comme demandé, et un globe terrestre (ou une mappemonde), des ballons et un
Djembé pour l’atelier de danse.
Arrivés dans le quartier où Salif et les artisans membres de
son association se sont installés (non loin de la Poste), nous commençons à
visiter quelques boutiques (il y en a 60) et à prendre des photos. Puis,
arrivés à la moitié, nous décidons de faire une pause, d’aller porter la liste
des fournitures au libraire (situé juste en face des boutiques, sur l’autre
berge du canal), avant de revenir pour manger au « Verdoyant » notre
quartier général pour les repas du midi.
La chaleur est terrible, nous nous liquéfions littéralement
et les ventilateurs du restaurant sont les bienvenus.
Une fois reposés et rassasiés, nous repartons explorer les
boutiques, prendre de nombreuses photos. J’en profite pour faire réparer une
paire de tongs en cuir et pneu achetée quelques années plus tôt, et Salif de
son côté récupère la machine à coudre, qui a été réparée pour la modique somme
de 1000 CFA (1,5€).
Nous décidons d’appeler le responsable de l’Association
African Solidarité, qui est chargé de nous mettre à disposition des sachets
labellisés BAMISA, et nous convenons d’un rendez-vous pour 16h.
Le temps de faire la route, et nous retrouvons cette
personne relais chargée d’une part de nous faire passer un échantillon de
farine BAMISA d’une Unité de Production des environs de la ville de Pô, pour
qu’on le rapporte en France au Docteur Laurent. Puis il nous remet le lot de
200 sachets Bamisa gratuits auxquels nous avons droit, après qu’une décharge
lui a été remise. Faute de photocopieuse, nous en avons fait des photographies.
Puis, chargés (nous avons la machine à coudre avec nous),
nous décidons de rentrer au logement, en nous arrêtant juste pour acheter 6
nouvelles bouteilles d’eau.
En arrivant, nous apprenons que la coupure de courant de la
nuit passée (nuit insupportable sans ventilateur) a finalement duré quasiment
toute la journée, et elle a duré ainsi jusqu’à la tombée de la nuit.
Mais désormais, alors que le courant est revenu, c’est la
connexion internet (côté fournisseur) qui a été très inefficace, ce qui peut
expliquer la mise en ligne tardive de ces deux derniers posts (trop galère
sinon !).
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